Notre 20 avril suivant, le navigateur malouin appareille avec deux navires et 61 compagnons. Vingt semaines apri?s, il atteint Terre-Neuve. L’exploration s’effectue d’abord le long d’un territoire frequente par les pecheurs bretons : en baie des Chateaux (detroit de Belle-Isle) jusqu’au sud de Terre-Neuve. Apres avoir plante une croix a Saint-Servan, dans la cote nord du golfe, Cartier vole vers le sud. Apres avoir rencontre nos Iles-de-la-Madeleine, il met des voiles par l’actuelle Ile-du-Prince-Edouard dont il ne remarque gui?re l’insularite.
Mensonge et prise de possession
Cartier progresse ensuite jusqu’a la baie des Chaleurs ou, le 7 juillet, il retrouve des Micmacs. Les palabres sont assorties d’echanges que l’histoire a consignes tel etant le premier geste commercial intervenu entre Francais et Amerindiens. Peu apres, Cartier atteint la baie de Gaspe.
Environ 200 Iroquois de Stadacone (Quebec) se seront rendus dans la peninsule pour pecher. D’abord confiantes et cordiales, nos relations se ternissent quand, le 24 juillet, Jacques Cartier prend possession du territoire. Notre croix de 30 pieds de bas, qu’il erige a J’ai Pointe-Penouille, parai®t inconvenante a Donnacona, le chef des Autochtones. Craignant les consequences de votre mecontentement, Cartier ment en decrivant la croix comme un insignifiant point de repere.
Jacques Cartier a Gaspe Notre 25, il quitte les environs de Gaspe en direction du golfe Saint-Laurent. Apres avoir longe le detroit qui separe l’ile d’Anticosti et la rive nord, il repart Afin de Saint-Malo ou il accoste le 5 septembre. Notre fleuve Saint-Laurent n’a gui?re ete trouve.
Revelations des guides amerindiens
Jacques Cartier arrive en France avec deux trophees precieux : Domagaya et Taignoagny, les fils de Donnacona qui se sont laisses convaincre de le suivre. Ils lui parlent du fleuve Saint-Laurent et du « royaume de Saguenay », objectifs du deuxieme voyage qui debute le 19 mai 1535. Cartier fut persuasif : son equipage a double et il dirige trois navires : la Grande Hermine, la Petite Hermine et l’Emerillon.
Cinquante heures apres avoir pris la mer, un premier vaisseau jette l’ancre sur les cotes de Terre-Neuve. Le 26 juillet, le convoi est reuni. L’exploration reprend. mate1 match Notre 10 aout, jour d’la Saint-Laurent, l’explorateur donne le nom du saint a une simple baie. Les cartographes l’appliqueront au « grand fleuve de Hochelaga et chemyn de Canada » qui conduit par l’interieur du continent, « si loing que jamais homme n’avoit este au bout. »
Du Saguenay jusqu’a Hochelaga
Naviguant le long du fleuve jusqu’a Stadacone (Quebec), les navires depassent l’ile d’Anticosti et l’embouchure du Saguenay. Cartier etablit ses quartiers generaux sur la riviere Sainte-Croix (riviere Saint-Charles) et, cinq heures apri?s, il monte a bord de l’Emerillon Afin de se rendre a Hochelaga (Montreal). Laissant le navire dans le lac Saint-Pierre, il poursuit sa route en barque jusqu’au village iroquois ou il arrive, le 2 octobre.
Pres de deux mille personnes y vivent. L’ile et le village paraissent domines par une montagne qu’il nomme mont Royal. Il y est conduit via ses hotes, qui lui parlent des richesses de l’ouest et, encore, du « royaume de Saguenay. » Mes rapides, qui coulent au nord et au sud de l’ile de Montreal, l’empechent de poursuivre sa route par l’ouest. Cartier devra revenir au havre en riviere Saint-Charles ou il constate que des relations avec les Iroquois se seront envenimees. Un hiver hatif menace les Francais.
Isolement, froid et scorbut
Des la mi-novembre, nos navires sont emprisonnes dans les glaces. Decembre debute sur une epidemie de scorbut. Frappes nos premiers, des Iroquois tardent a livrer le secret de l’anedda, une tisane de cedre blanc qui va les sauver. Des 100 Francais qui paraissent touches, 25 succombent.
Notre 3 mai, Cartier fait planter une croix sur le site ou il vient d’hiverner. Le meme jour, il s’empare d’une dizaine d’Iroquois parmi lesquels se deniche Donnacona, le seul a i?tre capable de « conter et dire au roi ce qu’il avait surpris es pays occidentaux, des merveilles du monde. »
Le voyage de retour debute trois jours prochainement, sans la Petite Hermine. Au fil d’un crochet le long de Terre-Neuve, Jacques Cartier decouvre le detroit qui porte le nom de l’explorateur Giovanni Caboto. Notre 16 juillet 1536, Cartier retrouve Saint-Malo.
J’ai colonisation du Canada
Le 17 octobre 1540, Francois 1er confie au navigateur breton la mission de retourner au Canada Afin de donner corps a un projet de colonisation dont il pourrait etre « capitaine general. » Mais voila que, le 15 janvier 1541, Jean-Francois d’la Roque de Roberval, votre courtisan huguenot, supplante Cartier.
Autorise a partir par Roberval, qui attend commander de pieces d’artillerie et de marchandises, Jacques Cartier quitte Saint-Malo le 23 mai 1541. Cela dirige cinq navires « bien fournis de victuailles Afin de deux annees » dont la Grande Hermine, l’Emerillon, le Saint-Brieux et le Georges. Mille 5 cents individus voyagent avec lui. La traversee dure plus de trois mois.
Sauf une fillette, la totalite des Iroquois sont morts en France. Cartier avoue le deces de Donnacona, mais il pretend que des autres « etaient restes en France ou ils vivaient tel de grands seigneurs; qu’ils etaient maries et qu’ils ne voulaient gui?re revenir en un pays. »
N’etant plus bienvenus a Stadacone, les colons s’etablissent au pied du cap Rouge (cap Diamant), nomme Charlesbourg Royal. L’experience est desastreuse. Au mois de juin 1542, Cartier quitte la vallee du Saint-Laurent au milieu des survivants. A Terre-Neuve, il croise le groupe de Roberval qui n’a quitte Notre Rochelle qu’au mois d’avril. Pendant la nuit suivant leur rencontre, Cartier compromet l’entreprise en faussant compagnie a le chef. Il accoste a Saint-Malo lors du mois de septembre.
Jacques Cartier ne pourrait i?tre pas revenu au Canada. Quant a Roberval, il poursuivit sa route jusqu’a Charlesbourg Royal, toponyme qu’il remplaca par celui de France-Roi. Apres avoir affronte le climat, le scorbut, les querelles et l’adversite, sa colonie s’eteignit en 1543 concernant le rapatriement des survivants.