Encourage via Pierre, que je sais gre, je vous livre ici une affaire vecue.

Loin d’etre edulcoree, j’en ai au contraire tu une partie, que je raconterai sous un autre titre.

Une courte histoire du Lord Jim.

“Vous savez qu’on va aller plus vite que la lumiere ? Tous ces scientifiques paraissent des abrutis. Moi je sais De quelle fai§on faut faire avec une simple calculatrice de conversion francs-euros. Regardez !”

Je sens que Nicolas reste a bout de nerfs. Notre rictus agace qu’il affiche de une demi-heure se transforme en signe d’enervement que je connais bien chez mon pote, et ses reponses au vieux fou se font de plus et puis seches. C’est que depuis que nous sommes montes a bord du sloop au mouillage, le proprietaire nous interdit l’acces a l’interieur et garde la cle du panneau de descente ferme au fond de sa poche.

Oubliant une physique theorique et, comme frappe par un eclair de genie, il ecarquille les yeux, la bouche edentee grand ouverte, ainsi, sort de sa poche une mignonette tarif lovestruck de Pastis, une mini bouteille d’alcool de 2 cl. J’ai tendant droit devant le nez de Nicolas, il lui crache au visage : – Tu sais pourquoi je mets de l’essence la dedans, mon gars ? Grincement sinistre de dents de Nicolas. – NON. – Je mets pas beaucoup d’essence dans mon moteur d’annexe. Di?s que je tombe au garage, je verse ca dedans et je peux rentrer a bord.

Nicolas craque :

– Bon, vous nous l’ouvrez le bateau, maintenant ? Si vous voulez qu’on l’achete, faut qu’on puisse le visiter. – Ah non, les gars, j’ai pas fini de vous expliquer pourquoi je vais vous le commercialiser.

Il faudra changer de technique. Bientot trois quart d’heures que nous sommes a bord, ainsi, nos requi?tes repetees a pouvoir visiter le bateau sont repoussees avec la meme energie. Profitant d’un moment d’absence du bonhomme, qui disjoncte regulierement en marmonnant dans sa barbe, je glisse a Nicolas : – Fais-le parler, je vais voir si le panneau du poste avant reste ouvert. Je pretexte le besoin d’aller me soulager dans les filieres pour m’eclipser pendant que le type repart dans ses delires. – Je devais faire le tour du monde avec mon pote, mais Cela reste fond l’annee derniere. Alors il m’a evoque : « prepare le bateau, comme ca, quand je reviendrai, on peut partir ». Alors je suis venu ici et j’ai achete 140.000 francs de materiel Afin de refaire le bateau a neuf. Mais je crois qu’il ne reviendra gui?re, c’est trop tard. Je vais rentrer en France en avion.

Le panneau de pont est effectivement ouvert. Je m’y glisse. Je tombe dans des voiles en Excellent etat apparent. Le poste avant est encombre de cartons neufs. J’en ouvre 1 : un sondeur et un GPS. Je progresse aupres du carre. Les cloisons et les bordes des toilettes, dont le WC reste absent, paraissent couverts de boue collee jusqu’au pont. Arrive dans le carre, legerement en contrebas, j’ai les pieds dans de l’huile de vidange, qui depasse le niveau des planchers. L’espace de life principal est votre veritable foutoir, encombre de vieilles planches graisseuses, cables d’acier rouilles, bidons usages et ferrailles Plusieurs. Il n’y a aucun mousses aux couchages, mais de multiples cartons sont empiles les uns sur les autres. J’ouvre. Un rechaud neuf, des drisses, 1 … moteur Yanmar de 10 chevaux et ses peripherique, un regulateur d’allure Navik, une cuvette de WC, 1 guindeau manuel, etc. Ne voulant m’attarder trop, pour que le vieux fou ne remarque pas mon absence, je depoussii?re, ainsi, fais un signe du pouce a Nicolas. Il a dit vrai. Notre bateau est plein de materiel neuf achete chez le shipchandler de l’ile. Arrive dans le cockpit, notre homme me devisage : – Je sais bien que tu es alle dedans. Je ne voulais nullement avec l’huile, mais maintenant que tu as decouvert, je vais vous ouvrir. – Montrez-nous J’ai liste du materiel et des factures, tant que vous y etes. Si tout le materiel reste a bord, on vous achete le bateau pour le montant des factures, comme vous l’avez propose par telephone.