Je commencais hier, sur la suggestion de Netflix, J’ai cocinera de Castamar. « Au pire des cas, ca me fera bien pratiquer mon espagnol », me suis-je devoile. Le pire des cas a ete demande des la fin de pallier episode. Un homme entre, en pleine nuit et sans invitation, dans la chambre d’une femme. Il entre dans son lit. S’ensuit le dialogue suivant pendant qu’il J’ai viole :
Lui : Chut !
C’est complexe d’imaginer un exemple plus explicite d’agression sexuelle qu’une scene ou 1 homme entre par effraction chez une femme et la viole pendant qu’elle le supplie, a repetition et terreur dans la voix, de s’en aller. Pourtant, une telle scene reste presentee tel erotique, le commencement d’une histoire de passion. La morale : violez une femme pour la seduire. Non veut dire oui. Notre viol, c’est excitant.
Un geste anodin ?
Des exemples comme celui-ci, j’en ai des dizaines dont J’me sers pour expliquer aux jeunes la culture du viol. Le souci n’est aucun montrer un viol a la tele ; le souci, c’est de presenter les violences sexuelles comme non juste acceptables, mais romantiques et desirables. Se surprendra-t-on ensuite que les femmes aient en difficulte a reconnaitre une agression sexuelle ?
Ils font quelques jours, Huguette Gagnon proposait dans ces pages une remise proprement dit des chiffres sur les violences sexuelles, argumentant qu’elles incluent des comportements qui, du dire des victimes elles-memes, etaient trop anodins pour constituer un crime. Elle affirme a tort qu’aucun crime n’est commis Quand votre victime considere le geste tel anodin, que ca est reglee sur-le-champ ou que le geste cesse.
Je n’ai jamais l’intention d’entrer dans une guerre des chiffres, souvent sterile, pour quantifier le probleme des violences sexuelles. D’innombrables etudes ont demontre que les agressions sexuelles paraissent extremement frequentes, rarement declarees et rarement condamnees. On sait aussi depuis des decennies que tous les chiffres paraissent une sous-estimation du probleme ; ces dames sous-declarent constamment les violences qu’on leur inflige.
Je ne passerai donc nullement mes ri?ves a essayer de convaincre qu’une cherie concernant quatre, ou une femme sur trois, ou une femme sur deux est agressee sexuellement : dans cet ordre de grandeur, on a une catastrophe mondiale, on n’en reste pas a la virgule pres. Ce que j’ai envie expliquer, c’est l’impossibilite d’evaluer toute statistique dans le viol sans tenir compte une culture du viol, et plus particulierement d’la normalisation d’une violence sexuelle.
Dans une agence, on pretend que le viol est une chose rare et spectaculaire. En films, afin que ca « compte » comme 1 viol (nullement une scene romantique qui est censee nous exciter), il va falloir que ca crie, que le sang gicle, que l’agresseur soit un inconnu, ainsi, que ca se marche dans une ruelle sombre, un parc ou votre stationnement. Cette idee recue — le mythe du « vrai viol » — influence la capacite des femmes a reconnaitre une agression sexuelle. S’ajoute a votre probleme une construction de l’heterosexualite normative, ou Il semble tout a fait normal, meme attendu, que l’actrice soit passive pendant une activite sexuelle, que l’homme insiste et mene le bal, ainsi, que la distribution du ravissement soit inegale. Dans ces circonstances, diverses chercheuses ont note que le viol est beaucoup plus pres du sexe « normal » qu’on aimerait le affirmer.
Pour compliquer i nouveau le portrait, souvenons-nous que le fait de violer sa femme etait tout a fait legal il n’y a aussi gui?re 40 annees. Encore aujourd’hui, un fort, fort grand nombre de dames se disent que si c’est leur chum qui les agresse sexuellement, ca ne compte pas. Les etudes demontrent que bien des jeunes filles minimisent aussi des gestes de violence extreme commis via leur conjoint. On voit aussi ces dames qui vivent dans leur couple des agressions sexuelles a repetition, pour qui le viol, c’est votre routine.
Comprenez-vous maintenant le souci a penser qu’un evenement n’etait certainement nullement une agression sexuelle parce que J’ai victime l’a deniche anodin ? Pour une fois, le droit reste en avance sur la societe — en theorie du moins. La loi est claire : tout contact sexuel sans consentement reste une agression sexuelle.
Le fait de voir une agression sexuelle tel anodine fait part du probleme. Un probleme qui ne peut etre evalue, en chiffres ou autrement, en faisant comme si la culture du viol n’existait gui?re.